Les Djinns |
Victor
Hugo qui a écrit le poème des Djinns n'était pas
homme à accepter facilement la mise en musique de ses uvres.
Il fallut toute la persuasion de Fauré pour que l'écrivain
acceptât la transcription musicale du célèbre texte
tiré des Orientales. Les Djinns, qui dans la croyance musulmane, représentent les esprits, bienfaisants ou démons, sont rendus présents par une musique évocatrice et puissante qui suit fidèlement cette fantaisie de poète virtuose sous la forme d'un crescendo et d'un decrescendo, l'unité de l'ensemble étant assurée par un tempo très allant, uniformément maintenu tout au long de la pièce |
Murs,
ville Et port, Asile De mort, Mer grise Où brise La brise Tout dort. |
Dans
la plaine Naît un bruit. C'est l'haleine De la nuit. Elle brame Comme une âme Qu'une flamme Toujours suit. |
La voix
plus haute Semble un grelot. D'un nain qui saute C'est le galop. Il fuit, s'élance, Puis en cadence Sur un pied danse Au bout d'un flot. |
La rumeur
approche, L'écho la redit. C'est comme la cloche D'un couvent maudit, Comme un bruit de foule Qui tonne et qui roule Et tantôt s'écroule Et tantôt grandit. |
Dieu!
La voix sépulcrale Des Djinns!... - Quel bruit ils font! Fuyons sous la spirale De l'escalier profond! Déjà s'éteint ma lampe, Et l'ombre de la rampe.. Qui le long du mur rampe, Monte jusqu'au plafond. |
Cris
de l'enfer! voix qui hurle et qui pleure! L'horrible essaim, poussé par l'aquillon, Sans doute, o ciel! s'abat sur ma demeure. Le mur fléchit sous le noir bataillon. La maison crie et chancelle penchée, Et l'on dirait que, du sol arrachée, Ainsi qu'il chasse une feuille séchée, Le vent la roule avec leur tourbillon! |
Prophète!
Si ta main me sauve De ces impurs démons des soirs, J'irai prosterner mon front chauve Devant tes sacrés encensoirs! Fais que sur ces portes fidèles Meure leur souffle d'étincelles, Et qu'en vain l'ongle de leurs ailes Grince et crie à ces vitraux noirs! |
De leurs
ailes lointaines Le battement décroît. Si confus dans les plaines, Si faible, que l'on croit Ouïr la sauterelle Crier d'une voix grêle Ou pétiller la grêle Sur le plomb d'un vieux toit. |
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LES DJINNS ET LE CORAN. |
Si l'on s'en tient
au Coran, la description suivante peut être proposée : Les djinns ne sont que des créations de Dieu. On ne saurait les considérer comme égaux ou participant directement de sa transcendance. Ils ont été créés de feu subtil, sans fumée et cela avant les hommes qui eux l'ont été en limon et argile. A moins qu'il ne s'agisse de métaphore, les djinns ont un cur, des yeux et des oreilles. Leur force est supérieure à celle des hommes ainsi que leur vitesse de déplacement qui peut être quasiment instantanée. Ils peuvent produire des objets concrets au regard humain ; c'est ainsi qu'ils ont travaillé pour Salomon. Les djinns ont de commun avec les hommes d'avoir été créés pour adorer Dieu, d'avoir reçu des prophètes, de pouvoir être des tentateurs, même aux prophètes et, s'ils se sont égarés de subir le châtiment et d'aller en enfer. Ils sont mortels. Il a pu se trouver que des djinns aient abusé des hommes et que ces derniers aient même adoré des djinns. Entre eux, les relations sexuelles sont possibles. Leur association reste impuissante devant la volonté de Dieu. Les djinns ne peuvent connaître l'inconnaissable même si certains d'entre eux ont écouté le Coran et se sont convertis.Toute autre précision relèvent nécessairement du Hadîth ou du Tasfîr (commentaires du Coran). |